
Croire et Savoir ou l’Illusion de la Connaissance
La Flat Earth Society, créée en 1956, a pris ces dernières années une importance surprenante. En effet, nombre d’artistes affirment publiquement soutenir l’idée que la Terre serait en réalité plate et non sphérique. Avec cette thèse est souvent ajoutée celles que notre planète ne serait pas en orbite autour du soleil, et même qu’elle serait le centre de l’univers.
Bien que ces affirmations puissent nous paraître ubuesques avec le nombre de preuves scientifiques dont nous sommes abreuvés comme les satellites, les voyages dans l’espace, la météorologie… La résurgence de ces idées particulièrement à l’ère d’internet où les informations sont diffusées avec facilité, nous pousse à nous poser les questions suivantes : que savons-nous réellement ? Comment le savons-nous ?
Bonjour à tous, aujourd’hui nous discuterons dans quelle mesure le Savoir entretien des relations étroites avec la Foi, ce qui nous permettra de délimiter ce que nous savons vraiment, sans paraphraser Socrate ou John Snow.
Savoir n’est pas vraiment connaître
Savoir, connaitre, est pour le sujet avoir fait l’expérience de cette chose connue d’un point de vue intime. Ou du moins ce l’était à l’origine. Nous pouvions demander à nos congénères s’ils savaient une technique particulière, le chemin pour se rendre dans une ville particulière, s’ils avaient rencontré une personne.
Or à présent, la plupart des choses que nous tenons vraies reposent sur l’expérience des autres. Par exemple, qui peut vraiment comprendre la théorie de la relativité, à part les physiciens qui ont démontré sa vérité avec leur technique, leurs calculs ? Encore que, ces calculs et ces techniques reposent sur d’autres prérequis (en science d’autres hypothèses et en philosophie d’autres axiomes), que ces scientifiques n’ont pas nécessairement démontrés eux-mêmes. Ils se seront, comme tout le monde, reposés sur d’autres expériences pour structurer leur vision de la réalité.
Vous me direz qu’il est impossible de faire différemment. Nous ne pouvons à chaque fois que nous rencontrons une chaise, l’étudier à nous nouveau tel un enfant qui découvre le monde pour conclure qu’elle est un formidable outil pour poser nos jolis postérieurs – encore qu’une chaise pourrait servir à autre chose, et si nous les utilisions pour se tenir debout dessus, maintenir les portes ouvertes, empêcher un enfant de se rendre là où il ne devrait pas ?
Aucune avancée scientifique ne serait possible tant elles seraient lentes. Il faudrait repartir à zéro à chaque instant. Non, le fonctionnement du cerveau humain implique de catégoriser les choses qu’il a déjà expérimenté, et c’est d’ailleurs pourquoi les enfants ont besoin de toucher, de goûter, d’observer. Ils sont en train de créer des catégories pour pouvoir apprendre plus efficacement.
La Foi dans le Savoir
En réalité comme nous l’avons vu plus haut, pour les choses que nous ne pouvons expérimenter nous-même, nous nous reposons sur des sources que nous pensons dignes de confiance. Que ce soit nos parents, nos enseignants, les différents médias, les experts, les gouvernements ou la religion.
Pour la plupart, ces sources sont réellement dignes de confiance dans leur domaine (si ce n’est qu’aucune source ne peut être objective mais là n’est pas la question).
Le but de cet article est de vous faire prendre conscience d’à quel point nous nous reposons sur des sources extérieures à nous. Pour la majorité de ce que nous affirmons avec virulence, nous avons simplement fait confiance à d’autres, nous avons choisi de croire en eux et en leurs théories. Encore une fois, dans la majorité des cas, c’est une bonne chose. Mais comme toute foi, elle comporte une limite et c’est qu’elle ne supporte pas d’être remise en question. La véritable démarche scientifique est d’étudier toutes les thèses, même les plus éloignées de ce que nous considérons comme vrai, avec la même rigueur, le même sérieux. Car même si le monde se comporte d’une manière définie 99,99% du temps, s’il existe une infime possibilité de 0,01% pour qu’il adopte un comportement différent, alors il y a un intérêt à comprendre pourquoi et quel est ce comportement différent.
Par parallélisme avec ce que nous avions dit sur le cerveau humain, il serait infondé de demander à la science de toujours prouver toutes les hypothèses sur lesquelles elle repose pour en formuler de nouvelles. Mais il n’est pas à négliger que ce que nous considérons comme des vérités absolues peut être remis en question par de nouvelles théories, c’est déjà arrivé par le passé (terre sphérique et non plate, théorie de la relativité et non gravité Newtonienne…) et sans nul doute cela arrivera encore à l’avenir.
C’est ainsi que nous en sommes venus à la plus grande friction scientifique contemporaine, à savoir comment allier physique quantique et la physique classique. Beaucoup de scientifiques comme Gregg Braden, Luc Bodin ou Nassim Haramein ont vu dans les théories de la physique quantique la possibilité pour que toutes les religions et croyances du monde aient une part de vérité. Car si deux particules peuvent communiquer instantanément quelque soit la distance, pourquoi cela serait-il limité au monde de l’infiniment petit ? Alors pouvons-nous parler de « télépathique » ou « d’empathie » comme avec les plantes ou les animaux ? Et même si nous ne pouvons observer un phénomène ou le prouver dans l’infiniment grand, cela veut-il dire qu’il n’existe pas ?
L’intuition et l’empirisme
C’est ainsi que pour répondre à ces questionnement une partie de la communauté scientifique confrontée aux résultats de la physique quantique se sont tournés vers deux des sujets favoris de la philosophie : l’intuition et l’empirisme.
La première est cet indescriptible sentiment qui nous pousse dans un sens ou dans l’autre, vers une conclusion ou l’autre lorsqu’un choix doit être fait. L’intuition peut nous pousser à totalement dénigrer une théorie ou alors à l’adopter sans autre forme de procès. De tout temps, les philosophes comme Platon ou Épicure ont conclu qu’elle était une sorte de sentiment de vérité. Elle serait la forme la plus pure de connaissance, à opposer à la supposition ou l’expérience du corps.
Le deuxième est le fait de hisser sa propre expérience comme fondement de sa connaissance, sa croyance et de tout plaisir. Épicure est le premier à l’avoir défendu et il peut être résumé par « je ne crois que ce que j’expérimente ».
Les deux notions peuvent sembler contraires car on imagine l’intuition comme un sorte « d’inné » et non comme une expérience, mais je pense que leur relation est bien plus complexe que cela (comme toutes les relations entre opposés à l’instar du yin et du yang).
Elles ont permis à ces esprits cartésiens de dépasser les préconceptions qui auraient pu limiter leur raisonnement. Je pense maintenant que l’intuition est une information qui vient d’un autre plan, d’une source, d’une conscience universelle pour nous guider vers le bon chemin.
L’empirisme est lui ce qui permet de bouleverser les systèmes de valeurs avec le plus d’efficacité. Par exemple, je me suis personnellement fondé sur ma propre expérience pour constater que la matière n’est pas la seule vérité.
En conclusion la seule chose que nous pouvons savoir, comme le disait le philosophe cité dans l’introduction, est que nous ne savons rien. C’est en gardant cette part de doute que nous sortons de l’idéologie stérile et que nous pouvons vraiment évoluer vers notre réel potentiel en tant qu’êtres humains.
Pour ce qui est de la Terre plate, peut-être que tout est une question de référentiel. Tout objet sphérique apparaît plat sur une surface suffisamment petite. Ou peut-être qu’un jour une nouvelle théorie nous révélera que la courbure est une illusion de l’espace-temps.
Qui sait ?
Et c’est justement toute la question.
J’espère que cet article vous aura plu !
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Je vous envoie plein d’amour et de compassion 🙂
Namasté !
Flavien M.

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